Déclaration de Jean-Claude MARY - Conseil Municipal du 15 avril 2011
Monsieur le Maire,
Je voudrais dire quelques mots des relations que nous entretenons, que vous entretenez avec la CAPE car elles sont lourdes de conséquences sur la Ville.
Trop de conflits ont émaillé cette première moitié du mandat ; inutile de les rappeler ici, tout le monde les connait et l’opposition se fait des gorges chaudes en les répéter à l’envi. Mais il en est un qui perdure, qui est permanent, systématique, épuisant et finalement stérile, c’est le conflit avec la CAPE.
Siège de la CAPE à Douains
Certes, nous ne l’oublions pas, la CAPE ne voulait pas de nous et n’avait rien trouvé de mieux que de nous exclure, nous, la ville centre de l’agglomération ainsi que Gasny. Presque la moitié des habitants était punie pour mauvais comportement électoral Contrainte de rattraper sa bourde, l’équipe dirigeante de la CAPE nous a accordé 3 postes de vice président. Mais tout le monde sait bien qu’il y a Vice Président et vice président.
Monsieur le Maire, nous n’avons pas oublié cela, ceci dit nous devons passer l’éponge sur ce péché originel de manière à avancer sur les dossiers qui ne peuvent être traités qu’en coopération parce que la CAPE et la ville sont dépendantes l’une de l’autre et qu’à le refuser on va directement au blocage. Le rapport de forces politiques à la CAPE est un fait et les faits sont têtus et nous ne pouvons qu’en prendre acte. La meilleure solution, à notre avis, n’est donc pas de nier cette réalité mais d’œuvrer à élargir notre marge de manœuvre pour travailler le mieux possible en commun sur les projets sur lesquels il est certainement possible de trouver des compromis honorables, ce qui n’exclut pas des débats politiques sereins quand il y a des divergences d’orientation.
Vous avez choisi, Monsieur le Maire, une stratégie d’opposition frontale qui se déroule d’ailleurs, dans l’opacité, puisque la méthode que vous avez adopté ce sont vos rencontres avec le Président de la CAPE, rencontres dont nous ne pouvons avoir que des versions contradictoires avec des accusations réciproques de mauvaise foi et où il ne nous reste plus qu’à choisir entre parole contre parole.
Il est paradoxal qu’à l’époque de Wikileaks nous restions toujours autant dans le brouillard à propos de ce qui s’est réellement dit entre le maire de Vernon et celui de St-Marcel Le climat de méfiance qui résulte d’une telle pratique du tête à tête, aurait pu être évité si vous aviez accepté d’associer vos partenaires et de favoriser un climat de débat franc, libre sincère, un débat de travail d’équipe sur ce qui est possible et sur ce qui est souhaitable dans le cadre de cette intercommunalité.
Votre stratégie me déroute d’ailleurs car je vous vois batailler contre l’équipe dirigeante de la CAPE sur les sujets les plus divers, parfois je vous l’avoue d’une manière disproportionnée à l’enjeu. Je pense que vous le faîtes parce que, comme le disait Mitterrand, « le devoir de l’opposition est de s’opposer » . Mais, par contre, vous vous retrouvez en phase avec cette équipe sur le projet de Village des Marques, c’est à dire un projet financé par des fonds de pension anglo-saxons, un projet des plus capitalistes qui soit, un projet qui a pour ressort la publicité et le consumérisme, un
projet qui s’inscrit dans une stratégie de concentration accrue du capital dans la branche de la distribution textile, un projet qui a pour fondement une civilisation de la bagnole dont il faudrait quand même que l’on comprenne qu’elle a atteint ses limites.
Les commerçants de Vernon, qui se mobilisent, ont des arguments étayés, documentés, très informés et ils sont très au fait de la situation économique et sociale . Ils ont même une vue globale de l’évolution des choses même si au départ c’est la menace qui pèse sur leur entreprise qui les mobilise.
200 commerçants protestent contre l'installation possible d'un village de marques à Douains.
France 3 Haute-Normandie
"Non au village de marques". Le slogan est sans équivoque. Les commerçants de l'Eure ne veulent pas du village de marques qui doit ouvrir à Douains près de Vernon en 2014. Ils craignent ainsi que cet espace de 40.000 m² et ses 200 boutiques tuent l'activité des commerces des villes et villages alentours", lit-on sur le site : http://haute-normandie.france3.fr
A ce propos, nous ne comprenons d’ailleurs pas comment en tant qu’homme se référant aux valeurs de gauche vous puissiez croire qu’il puisse y avoir dans un tel projet des perspectives de créations nettes d’emplois, une voie durable pour préparer le futur de notre territoire, une quelconque réponse aux défis sociaux, économiques et écologiques qu’il va devoir relever dans la décennie qui vient.
Que la droite puisse le croire passe encore, mais la gauche ?